Les dessous de la création : la couverture de DE CUIR ET D’ACIER

20/10/2024
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L’exercice n’est pas aisé et confronte souvent auteurs et éditeurs à des choix compliqués. De l’imagerie à la typographie, Geoffrey, Gopal et Jeff vous parlent de leur process de création.

familiaR Éditions : Tout d’abord, pouvez-vous nous décrire les étapes nécessaires au choix de l’illustration ?

Jeff Legrand (scénariste) : Ça va vous paraitre bête, mais ça commence par bien connaitre l’histoire, les thèmes qu’elle porte. Ce sont les éléments dont Geoffrey a besoin pour proposer une composition qui pose l’ambiance du récit.

Geoffrey Champin (dessinateur) : Après discussion avec Jeff, je débute toujours par une étape de recherche de composition générale, qui doit synthétiser plusieurs pans du récit en une seule illustration. Puis je réalise différents croquis plus poussés pour exprimer les détails clés, jusqu’à ce qu’une bonne piste mette tout le monde d’accord au sein du comité éditorial. Puis j’encre et colorise mon dessin.

Les premiers croquis de Geoffrey

Une esquisse qui se rapproche de la version finale

 

familiaR Éditions : Justement, les thèmes abordés dans la BD sont assez nombreux, pouvez-vous nous parler de la composition de la 1ère de couverture ?

Geoffrey : Nous avons voulu y faire apparaître la vie d’un ouvrier et joueur de foot des usines Peugeot de cette époque. Une seconde lecture peut être comprise une fois la BD terminée par le lecteur.

Jeff : L’exercice est suffisamment difficile pour imposer un minimum de choses à l’artiste. Cependant, et c’est encore plus vrai dans le cadre d’une fiction historique, il nous faut réfléchir aux marqueurs qui posent l’ambiance et le contexte. Ici, Geoffrey met en scène le triptyque principal de l’histoire : l’usine, le foot et l’amour !

« Nous avons voulu y faire apparaître la vie d’un ouvrier et joueur de foot des usines Peugeot de cette époque. » 

familiaR Éditions : Une couverture, c’est aussi un logo titre. Comment cela se passe-t-il ?

Jeff : Pour ça, nous avions une team de choc sur le coup ! Gopal est un lettreur de folie, il a tout de suite accepté de travailler sur le projet avec Geoffrey, qu’il connait bien. 

Geoffrey : C’est vrai qu’au-delà de son talent, Gopal et moi nous comprenons en un regard ! Il m’envoyait ses créations et nous échangions ensuite dessus, pour trouver le bon équilibre avec la couverture.

Gopal Walberg (Designer) : J’avais déjà réalisé des titres pour des albums musicaux, mais c’était une première sur une BD. Le principal défi de cet exercice est la lisibilité, bien mettre en valeur les mots-clés, avec une approche qui pourrait s’apparenter à la création d’un logo de marque. Puis il faut trouver une harmonie et, forcément, le fait de dessiner ensemble depuis l’école primaire avec Geoffrey a rendu l’expérience aussi fluide qu’enrichissante.

Geoffrey et Gopal se connaissent depuis l’enfance

La couverture collector créée pour l’association SOCIOCHAUX

familiaR Éditions : À quel moment savez-vous que ça y est, la couverture est terminée ?

Geoffrey : Quand j’y pose ma signature (rire) ! Réellement, une des dernières étapes dans ma méthode de travail est d’ajuster les couleurs, teintes et valeurs de chaque élément qui la compose. Ensuite il s’agit de bien caler le titre, sa taille, son placement. Et une fois que toute l’équipe trouve ça génial, on envoie à l’imprimeur !

familiaR Éditions : Il y a aussi eu une version collector de la couverture pour les adhérents de l’association Sociochaux, est-ce ici un travail différent ? 

Geoffrey : Pour la création, nous reprenons les mêmes étapes depuis le début. Mais cette fois en prenant en compte les envies de l’association, qui souhaitait mettre à l’honneur les supporters qui la composent.

Jeff : L’association voulait une couverture festive, rassembleuse, mettant en avant les supporters, ceux qui font vivre les clubs. Je ne peux pas tout dévoiler sur ce que contient et raconte l’album, mais cela faisait sens. Car il ne faut pas l’oublier, le foot est et doit rester avant tout un jeu, une fête.